Les produits chimiques

Publié le par Fane

La pollution atmosphérique ferait trois millions de victimes par an dans le monde.

Les composants les plus dangereux pour l'homme seraient le dioxyde de soufre (produit de la combustion du pétrole et du charbon), les matières particulaires (produits des feux ménagers, centrales thermiques industrielles, moteurs diesel, cigarette, feux d'artifice...), l'oxyde de carbone et le dioxyde d'azote (produit des gaz d'échappement), l'ozone et enfin le plomb.

Une pollution dans les logements
Dans nos habitations, l'air intérieur n'est pas meilleur qu'à l'extérieur. Depuis le début des années 1900, l'industrialisation a introduit dans l'environnement près de 100 000 produits chimiques. Seulement quelques-uns ont été interdits en raison de leur toxicité, mais pour la plupart d'entre eux leurs effets sur la santé ne sont pas étudiés. En attendant, ils ont déjà largement pénétré l'air, l'eau, le sol, l'alimentation et le corps humain.
Pour s'en convaincre, on pourra visiter le site de l'assoiation WWF (campagne DETOX)

A titre d'exemple :
- La plupart des boîtes de conserve contiennent une substance chimique agissant sur le système hormonal, le bisphenol A, qui peut filtrer vers les aliments contenus à l'intérieur.
- Beaucoup de vêtements sont faits en fibres artificielles ou en une mixture de fibres naturelles et synthétiques. Ils sont souvent traités avec des teintures chimiques et des retardateurs de flamme.
- De plus en plus de produits de nettoyage domestiques et de désinfectants contiennent des agents anti-bactériens. Les parfums synthétiques sont aussi largement utilisés dans les produits d'entretien domestiques. Ils peuvent persister dans l'environnement très longtemps et s'accumuler dans notre corps et celui des animaux.
- Lors de l'achat de cosmétiques, il est souvent impossible de déterminer si un produit contient ou non des substances chimiques à risque, notamment des phthalates. On les trouve dans les cosmétiques, mais ils sont rarement mentionnés dans les ingrédients. En effet, l'identité de plus de 100 substances potentiellement persistantes ou allergènes sont cachées au consommateur en utilisant le terme générique "parfum" dans les cosmétiques.
- Les meubles, télévisions, appareils électriques, tapis contiennent souvent des produits chimiques tels que des antitaches ou des retardateurs de flamme. Certains retardateurs de flamme (à base de brome) persistent très longtemps dans l'environnement, s'accumulent dans notre organisme, et peuvent perturber notre fonctionnement hormonal.
- L'Union européenne a temporairement interdit l'utilisation de phthalates dans la fabrication de jouets conçus pour être sucé par les enfants de moins de trois ans, mais d'autres jouets contiennent toujours de telles substances.
- Désodorisants et autres bougies parfumées polluent votre environnement !!
- Les composés organiques volatils (COV) sont présents dans les vernis, colles, pesticides, bois agglomérés et contreplaqués ou produits ménagers.

Une enquête réalisée par le WWF à l'aide de tests sanguins a permis de détecter la présence de 73 produits chimiques dans le sang de 13 familles européennes sur trois générations : grands-parents, parents et enfants. Le WWF a recherché la présence de 107 produits différents. Le nombre le plus élevé de produits a été détecté dans la génération des grands-mères (63 produits). Cependant, la jeune génération est contaminée en moyenne par un nombre plus élevé de produits chimiques (59) que la génération des mères (49).

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Les produits les plus mis en cause sont l'amiante, les dioxines (incinération des ordures), les hydrocarbures aromatiques polycycliques, les métaux lourds, les pesticides, les additifs alimentaires (colorants et conservateurs). Certains sont directement toxiques, d'autres s'accumulent le long de la chaîne alimentaire, d'autres sont dangereux par leurs produits de dégradation, etc. L'eau, les sols et l'air sont contaminés. Toute la difficulté de la prévention chimique est qu'il se passe parfois plusieurs dizaines d'années entre le moment où un produit est mis sur le marché et le moment où on se rend compte de sa dangerosité.

Un tiers des cancers sont inexpliqués...
S'agissant du cancer, le nombre de nouveaux cas a globalement progressé de 63 % depuis 25 ans, soit 108 000 cas supplémentaires, chaque année en 2004 par rapport à 1980, ce qui est considérable. Or, une fois pris en compte le vieillissement de la population, le tabac, et les progrès du dépistage, il reste encore un tiers des nouveaux cas de cancers inexpliqués. Comme le souligne un récent rapport de l'Inserm intitulé « Cancer : approche méthodologique du lien avec l'environnement » , un nombre croissant de scientifiques suspecte certains produits chimiques présents dans notre environnement d'être directement ou indirectement responsables de l'xplosion du nombre des cancers.

Le programme REACH
Depuis 2001, le programme Reach (Enregistrement Evaluation et Autorisation des Produits chimiques) est en marche. Il vise à obliger les industriels à une information précise du public sur les risques provoqués par les produits employés. Ce programme doit enfin permettre de répertorier et d'évaluer la dangerosité de 30 000 produits chimiques d'ici 2015.

Le Parlement européen a approuvé le 17 novembre ce projet Reach de nouvelle réglementation des produits chimiques. Parmi les dispositions adoptées, la principale nouveauté est qu'il incombera aux industriels de prouver la non-toxicité des produits qu'ils utilisent. La commercialisation des substances les plus dangereuses sera soumise à autorisation et il y aura obligation de remplacer les substances dangereuses par des alternatives plus sûres, quand celles-ci sont disponibles. Lorsque ce n'est pas le cas, les autorisations seront délivrées seulement pour cinq ans, pour encourager le développement de substitutions.

Le gouvernement a admis que l'évaluation des risques liés aux produits chimiques est insuffisante et les capacités d'expertise française trop peu développées. Il est vrai qu'en dépit de cette prise de conscience récente et des nouvelles contraintes législatives, un immense travail scientifique reste à accomplir pour identifier, répertorier et évaluer la dangerosité pour l'homme des quelque 100 000 composants chimiques qui constituent notre environnement. Nous devons mettre en oeuvre le plus rapidement possible un système scientifique rigoureux d'évaluation et d'autorisation pour tous les nouveaux produits chimiques introduits dans notre vie quotidienne, tout en amplifiant notre effort pour mieux évaluer la dangerosité des substances chimiques déjà présentes depuis longtemps dans notre environnement. Tout ceci soulève la douloureuse question de l'expérimentation animale, sur laquelle je reviendrai plus tard.

Au cours de ces 20 dernières années, nous avons peut être su prendre quelques mesures pour diminuer de façon sensible des pollutions identifiées (pollution des véhicules ou des installations industrielles). Il nous faut à présent franchir une nouvelle étape et apprendre à identifier, à évaluer scientifiquement et à prévenir cette pollution chimique diffuse qui est devenue un problème majeur écologique et de santé publique.



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45 minutes - juin 2006 - Source TSR

Publié dans Pollution

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